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Comment choisir le bon bus matériel pour votre système de contrôle d'instruments ?

Posté le: 29/09/25 | Catégories: Actualités, NI

Comparez les bus matériels GPIB, USB, Ethernet et PXI de NI

Comment choisir le bon bus matériel pour votre système de contrôle d'instruments ?

Lorsque plusieurs bus matériels permettent de vous connecter à un instrument, le choix de la meilleure interface peut devenir complexe. Chaque bus a ses avantages, ses compromis et ses cas d’usage privilégiés. Pour décider efficacement, commencez par vous poser quelques questions clés, puis passez en revue les options de bus PC les plus courantes pour le contrôle d’instruments.

Aperçu

Si vous disposez de plusieurs bus pour vous connecter à un instrument, il peut être difficile d’identifier celui qui répond le mieux aux besoins de votre application. Chaque technologie apporte des bénéfices et des optimisations distinctes. Pour guider votre choix, suivez la démarche ci-dessous, puis examinez les bus PC les plus répandus.

Quels sont les bus disponibles sur l’instrument et sur l’ordinateur ?

Les instruments proposent généralement au moins une option d’interface de contrôle, tandis que les PC en offrent souvent plusieurs pour piloter des instruments. Lorsque le PC ne possède pas nativement le bus présent sur l’instrument, on peut l’ajouter au moyen d’une carte enfichable ou d’un convertisseur externe. On regroupe, de façon générale, les bus de contrôle d’instruments en deux grandes catégories :

  • Autobus autonomes : utilisés pour communiquer avec des instruments « rack-and-stack ». Ils incluent des bus spécifiques au test et mesure (ex. : GPIB) et des bus PC standards (RS-232, Ethernet, USB). Certains autobus autonomes peuvent aussi servir de support à d’autres (ex. : convertisseur USB-vers-GPIB).
  • Bus modulaires : l’interface bus est intégrée dans l’instrument lui-même. On y retrouve PCI, PCI Express, VXI et PXI. Ces bus peuvent également supporter un autobus autonome via une carte contrôleur ajoutée dans le PC (ex. : carte NI PCI-GPIB).

De quel niveau de performances avez-vous besoin ?

Trois facteurs essentiels influencent les performances d’un bus : bande passante, latence et architecture de l’instrument.

  • Bande passante : fréquence/volume de données (souvent exprimée en bit/s, kbit/s, Mbit/s, Gbit/s).
  • Latence : temps de transfert/transaction (s, ms, µs). Par exemple, avec l’Ethernet, de grands blocs de données sont découpés en segments envoyés en plusieurs paquets : la latence correspond au temps passé à transférer un paquet.
  • Implémentation côté instrument : le trio logiciel/firmware/matériel impacte fortement le débit réel. Tous les instruments ne se valent pas. Les compromis faits par le concepteur (instrument virtuel ou instrument traditionnel) influent sur la performance globale. Un atout majeur des instruments virtuels est que l’utilisateur final peut, au même titre que le concepteur, optimiser ces compromis.

Latence des PXI

Figure 1. Comparatif entre la bande passante théorique et les latences des principaux bus de test et mesure.

Dans quel environnement l’instrument sera-t-il utilisé ?

Lors de la conception d’une application de contrôle d’instruments, tenez compte du contexte de déploiement. Deux critères priment : la distance instrument-PC et la robustesse interface/câblage. Ils conditionnent directement le choix du bus.

Distance entre l’instrument et le PC

Si les instruments sont proches du PC (moins de 5 m), toutes les interfaces restent envisageables. En revanche, si les instruments sont éloignés (autre salle, autre bâtiment), envisagez une architecture distribuée. Celle-ci peut combiner câbles d’extension, répéteurs, passerelles LAN/LXI ou convertisseurs Ethernet-vers-GPIB.

Robustesse de l’interface et du câblage

En milieux bruyants (industriel, CEM, fortes perturbations), privilégiez des interfaces et câbles blindés et robustes. Par exemple, en usine, GPIB ou USB seront souvent de meilleurs choix grâce à leurs spécifications d’interface et de blindage.

Quelle facilité de configuration/deploiement recherchez-vous ?

Intégrez les aspects installation et configuration dans votre décision. Pour des déploiements en laboratoire où beaucoup d’utilisateurs interagissent avec le système, une interface USB facilite la prise en main (plug-and-play, expérience homogène). À l’inverse, dans des environnements à fortes contraintes de sécurité IT, l’Ethernet/LAN/LXI peut être restreint. Si c’est l’interface la plus adaptée à votre application, travaillez étroitement avec votre service informatique dès la conception.

Comparatif synthétique des bus de contrôle d’instruments

BusBande passante (Mo/s)Latence (µs)

Distance (m)*

GPIB

1,8 (488.1)

8 (HS488)

30 20
USB 60 (haute vitesse)

1000 USB

125 (haute vitesse)

5

Ethernet /

LAN

12,5 (Rapide)

125 (Gigabits)

1000 (Rapide)

1000 (Gigabits)

100
PCI 132 1,7 Bus de PC interne
PCI Express

250 (x1)

4000 (x16)

0,7 (x1)

1,7 (x4)

Bus de PC interne

*Distance maximale en mètre sans extension ou nœud

Présentation des bus pour matériels de contrôle d’instruments

GPIB

Le GPIB (General Purpose Interface Bus) est l’une des interfaces d’E/S les plus répandues pour les instruments autonomes. Il s’agit d’une communication parallèle 8 bits pouvant atteindre environ 8 Mo/s. Un contrôleur peut piloter jusqu’à 14 instruments, avec une longueur de câblage totale typiquement limitée à 20 m (extensions possibles via modules d’extension/expansion GPIB). Les câbles et connecteurs sont polyvalents, classés industriellement, et adaptés aux environnements exigeants.

Comme le GPIB n’est pas un bus PC « industriel », il est rarement présent nativement. On l’ajoute via carte enfichable (ex. : PCI-GPIB) ou convertisseur externe (ex. : GPIB-USB) pour doter le PC de fonctionnalités de contrôle GPIB.

Série

Le protocole de communication série se rencontre surtout sur d’anciens PC de bureau/portables. À ne pas confondre avec l’USB. Il reste courant en instrumentation : beaucoup d’équipements compatibles GPIB disposent d’un port EIA-232 (aussi appelé RS-232). On rencontre également EIA-485/EIA-422 (ou RS-485/RS-422).

Le principe est simple : le port série émet et reçoit des octets un bit à la fois. C’est plus lent que le parallèle (un octet entier d’un coup), mais plus simple et souvent possible sur de plus longues distances. Les ingénieurs l’utilisent fréquemment pour des données ASCII. La liaison repose au minimum sur trois lignes : masse, émission et réception. Les ports série étant asynchrones, on peut transmettre et recevoir simultanément sur des lignes distinctes. D’autres lignes de handshaking existent mais ne sont pas obligatoires.

Les paramètres essentiels sont le débit en bauds, le nombre de bits de données, les bits d’arrêt et la parité. Pour que deux ports communiquent, leurs paramètres doivent correspondre.

USB

Le bus série universel (USB) a été conçu pour connecter des périphériques PC (claviers, souris, scanners, disques) aux ordinateurs. Le nombre d’appareils compatibles a explosé ces dernières années. Plug-and-Play par nature, l’hôte USB détecte l’ajout d’un périphérique, l’identifie et installe le driver approprié.

L’USB 2.0 reste rétrocompatible avec les appareils basse/haute vitesse. En mode High-Speed, il peut atteindre 480 Mbit/s (~60 Mo/s). L’USB 3.0 introduit le mode SuperSpeed avec un débit théorique jusqu’à 5,0 Gbit/s.

Bien qu’orienté périphériques PC à l’origine, sa vitesse, sa disponibilité et sa simplicité en font un bus attractif pour le contrôle d’instruments. En contrepartie, notez quelques limites : les câbles USB ne sont pas classés industriellement (risque de pertes en environnement bruyant), il n’existe pas de mécanisme de verrouillage (déconnexion possible côté PC/instrument), et la longueur totale de câblage est limitée (environ 30 m avec répéteurs en ligne).

Ethernet

L’Ethernet est une technologie mature, très utilisée en mesures grâce à ses atouts de mise en réseau et de stockage distant. Défini par l’IEEE 802.3, il propose des configurations 10 Mbit/s (10BASE-T), 100 Mbit/s (100BASE-T) et 1 Gbit/s (1000BASE-T). Les réseaux les plus courants sont en 100BASE-T.

Pour le contrôle d’instruments, Ethernet apporte : pilotage à distance, partage simplifié des équipements et publication aisée des résultats. Les utilisateurs tirent parti des réseaux d’entreprise existants (usines, labos). En contrepartie, cela peut impliquer une coordination accrue avec les administrateurs réseau.

D’autres limites existent : les débits réels sont souvent inférieurs aux valeurs théoriques (trafic externe, surcouches), le déterminisme est faible (latence variable), et la sécurité doit être maîtrisée pour les données sensibles (chiffrement, VLAN, segmentation).

PCI

Le bus PCI n’est généralement pas utilisé directement pour piloter des instruments autonomes, mais comme bus de périphériques pour connecter des contrôleurs GPIB ou série au PC. Grâce à sa large bande passante, le PCI sert aussi de bus de transport pour des instruments modulaires où les E/S sont intégrées dans le matériel de mesure.

PXI

Le PXI (PCI eXtensions for Instrumentation) est une plateforme PC durcie pour la mesure et l’automatisation. Elle combine l’électronique du PCI avec le boîtier Eurocard CompactPCI, et ajoute des bus de synchronisation spécialisés ainsi que des fonctionnalités logicielles essentielles. Résultat : une solution haut-es-performances et économique pour les systèmes de test/automatisation.

Les systèmes PXI excellent dans des applications comme le test en production, l’aérospatiale et la défense, la surveillance industrielle, l’automobile et le test industriel. Développé en 1997 et lancé en 1998 comme standard ouvert, le PXI est aujourd’hui administré par la PXI Systems Alliance (PXISA) qui regroupe plus de 65 entreprises, promeut l’interopérabilité et maintient la spécification. Largement adopté, le PXI offre une instrumentation modulaire hautes performances avec des ressources intégrées de cadencement et de synchronisation, alternative robuste aux instruments autonomes traditionnels.

PCI Express

Comme le PCI, le PCI Express n’est pas utilisé directement pour le contrôle d’instruments autonomes. Il sert de bus périphérique très haut débit pour connecter, par exemple, des contrôleurs GPIB aux PC, et il peut également jouer le rôle de bus de transport pour des instruments modulaires nécessitant des débits supérieurs.

Conclusion

Le choix du bus matériel dépend de vos impératifs de débit, de latence, de distance, de robustesse et de sécurité IT, mais aussi de l’implémentation côté instrument et de la facilité de déploiement attendue. À courte distance et en environnement maîtrisé, USB et GPIB restent des valeurs sûres. Pour le contrôle distribué et le partage, l’Ethernet (LXI) est un allié puissant sous réserve d’anticiper la sécurité et le caractère non déterministe. Pour la modularité, la densité et la synchronisation au niveau système, PXI s’impose comme la plateforme de référence.

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